DE BERRI III. [l586]                        '62 I
Poncet, grandement estimé, parce que dans ses ser­mons il n'épargnoit personne, et étoit d'une bonne vie. Il étoit religieux de Saint-Père de Melun, curé de Saint-Pierre des Arcis, et bon amy de Breton, qu'il suivit de bien près.
Environ le my - décembre, le Roy fit saisir tous les revenus temporels des bénéfices du cardinal de Pellevé, à cause des mauvais offices qu'il avoit rendus à Sa Ma­jesté dans Rome [envers le Pape et les cardinaux ;] dont le cardinal d'Est (1) avoit donné avis. Les huguenots l'appelloient le cardinal Pellé, comme les royalistes nom-moient Asne rouge le cardinal de Bourbon.
Le mercredy des quatre tems, le Pape créa huit car­dinaux, dont le huitieme étoit Philippe de Lenoncourt, françois.
Sur la fin de cet an, le sieur de Bellievre arriva à Londres, il fut par la Reine bien reçu et patiem­ment ouy en ses remontrances CO; ausquelles elle ré­pondit, séante en son conseil, en ces mots extraits fidellement de l'original envoyé à l'ambassadeur : « Mes. a sieurs les ambassadeurs, je me fie tant de la bonté du « Roy mon bon frere, que je m'asseure qu'après avoir « entendu et connu comme toutes choses se sont pas-« sées, il ne prendra en mauvaise part la procédure a que j'ai faite contre celle qui a tant de fois conspiré « contre ma personne et contre mon Etat; et suis tsfâchée qu'un tel personnage que vous, M. de Bel-a lievre, ayez pris la peine de passer en ce royaume
(•) Le cardinal d'Est : Il étoit fils d'Hercule ii, duc de Ferrare, et de Renée de France. Né en x 538, cardinal en 156 x , mort en décembre 1586. (*) En ses remontrances : Ces remontrances se trouvent daus le trente-troisième volume des manuscrits de Dupuy,
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